La RTBF perd l’ élection américaine

La RTBF perd l’ élection américaine

Malgré un battage médiatique indécent en faveur d’un camp, celui du bien, celui des démocrates ! 

Dans le rôle de 4ième pouvoir classiquement dévolu à la presse, le titre de cet article n’aurait pas lieu d’être… Un média en général, de surcroit de service public, a une mission d’information à remplir. Et si la RTBF (Radio-télévision belge de la Communauté française) invite bien sur les conditions d’utilisation générale de son site le lecteur, auditeur, téléspectateur à « accepter que ses services puissent présenter certaines inexactitudes quant à leur contenu », il n’est pas pour autant convenu que ces mêmes contenus fassent preuve d’un tel déficit d’objectivité !

Ce que nous avons découvert lors de la crise du Covid ou de la guerre en Ukraine se confirme lors de la couverture des élections américaines de 2024. Les médias « mainstream » sont désormais des outils de propagande totalement décomplexés dans leur parti-pris. Une ligne de conduite (conduite par qui ?) s’impose. Elle s’avère uniforme et commune à tous les médias de grand chemin dans l’ensemble des pays occidentaux. L’axe du « bien » est promu dans une communication qui repose de plus en plus sur des techniques de marketing manipulatoires au détriment des fondements journalistiques.

La feuille de route doctrinaire est la même partout. Du Canada, à la Belgique en passant par Le Royaume Uni : mondialisation ultra-libérale, centralisation du pouvoir, techno sciences, programmes de santé mondialisés, démantèlement des souverainetés nationales, wokisme, transhumanisme technologique, narratif climatique imposé, société ouverte sans frontières (Open Society) permettant la mobilité des travailleurs et leur asservissement aux normes sociales les plus basses, surveillance généralisée, décisions va-t-en-guerre. 

Hors Etats-Unis, les opinions publiques occidentales ont été - suivant les pays - 70 à 80% anti-Trump. C’est un « fasciste » qui s’en prend aux valeurs démocratiques. Et à force de le marteler dans toutes les langues, il en résulte une propagande qui finit par atteindre son objectif : la stigmatisation, celle-là même tant décriée et honnie par les mêmes médias mainstream. Aux Etats-Unis, beaucoup d’électeurs de Trump ne répondaient plus aux micros tendus de peur d’être stigmatisés. Entendons-nous bien, le débat ici ne porte pas sur « pro-Trump, anti-Kamala » ou inversement. Le débat porte sur la justesse de traitement de l’information à l’égard des candidats et de leurs électeurs !

Revenons à notre chère RTBF. La victoire de Trump est présentée comme un jour noir pour la démocratie, l’environnement et l’Ukraine (sic). L’opinion publique ici et ailleurs, est pourtant de plus en plus défavorable à notre implication dans la guerre ukrainienne. C’est un fait ! Qu’importe, sa voix ne sera pas entendue à la RTBF. Elle tient sa ligne partisane en faveur de la guerre envers et contre tout. L’écoute du citoyen ne fait plus partie de ses missions. 

Voici venu le jour de l’élection américaine, et comme les semaines qui l’ont précédée, pas un journaliste, pas un expert (bien trié pour ses opinions !) ne manquent à l’appel de la propagande des sacro-saintes valeurs occidentales, désormais hors champ de toute réalité. 

La RTBF n’a pas peur d’aller chercher des témoignages politiques d’une grande crédibilité en relayant les propos de Sophie Rohonyi, du micro parti Défi : « L’élection de Trump est une catastrophe pour la démocratie & ses valeurs »… ou d’Ecolo, désormais inexistant : « C’est un jour noir pour nos valeurs de démocratie, de justice, … ».

Il va de soi que l’immense majorité attendait de connaître l’avis de ces formations qui ne représentent politiquement plus rien.

Et lorsque tous les qualificatifs concernant le Président Trump sont épuisés, est-il bien avisé de s’en prendre à ses électeurs ? Qualifiés par un intervenant au JT de la RTBF du 6 novembre d’« électeurs racistes et sexistes ne voulant pas d’une femme noire à la Présidence ».

Arrêtons-nous un instant sur ces propos sur la démocratie et ses électeurs en remettant à l’honneur cette phrase entendue dans toutes les cours de récréation : « C’est celui qui le dit qui l’est !».

En effet, suivant nos médias mainstream, si les électeurs dans un système électoral au suffrage universel n’ont pas choisi le « bon » candidat, nous sortons du champ   démocratique. Et dans ce cas, ces mêmes électeurs qui se sont exprimés démocratiquement doivent être stigmatisés traités de fascistes, de racistes, de complotistes … 

Pourquoi encore aller voter ? Puisque les médias et les politiques associés nous donnent l’injonction de ne choisir qu’un camp, celui qu’ils ont déterminé à l’avance au nom « des valeurs du bien ».

Vous aurez compris où se trouve le véritable danger démocratique et le sens du « C’est celui qui le dit qui l’est ». Sans oublier que la démocratie, est la voix du peuple, que celle-ci plaise ou non.

Deux enseignements nous apparaissent autour de cette élection américaine.

Le premier. Pourquoi les médias mainstream offrent une telle visibilité à cette élection américaine, qui plus est emballée dans un véritable récit quasi messianique en faveur d’un camp ? Depuis toujours, qu’ils soient républicains ou démocrates, les élus US ont toujours fait passer les intérêts américains avant tout. Il en sera de même à l’issue de cette élection.

A moins qu’il s’agisse d’une action médiatique nous rappelant que nous sommes dans un monde globalisé dominé par les USA ? A moins que ce soit pour nous rappeler à nous Européens qui est le patron ? Au point que tout le monde, face à cette déferlante médiatique, a quasi oublié que nous sommes sans gouvernement depuis près de 6 mois. En a-t-on d’ailleurs encore besoin quand on continue de faire la propagande de la « mondialisation heureuse » ?

Le second. Les médias mainstream pour satisfaire à la « doxa » se sont bien gardés de nous donner certaines informations que beaucoup d’observateurs des Etats-Unis connaissaient… et nos rédactions aussi ! Ils se sont bien gardés de nous expliquer que Kamala Harris n’est pas très brillante, a fait une mauvaise campagne, sans réel programme si ce n’est la défense des « valeurs démocratiques ». A la question « qu’est-ce qui vous différencie de Joe Biden ? », la réponse a été : « Rien, nous sommes les mêmes ! ». Objectivement, ceci n’est pas un programme pour faire le poids face à Donald Trump, aussi brouillon puisse-t-il être.

Ces mêmes médias se sont bien gardés de nous présenter les bons sondages en faveur de Trump pour ne nous montrer que les mauvais. Ils se sont bien gardés de nous présenter les électeurs de la classe moyenne - en ce compris les femmes, les afro-américains, les latinos qui forcément ne peuvent que voter démocrates - pétris d’arguments réels pour motiver leur vote : comme les questions liées au pouvoir d’achat, par exemple. 

Sur un sujet aussi ouvert que l’élections présidentielle américaine, nous avons fait l’objet d’une désinformation et d’une propagande menées par des journalistes qui n’ont même plus la pudeur de les cacher. Que ceci nous serve d’exemple à urgemment appliquer les indispensables filtres pour aborder l’information de nos médias. Au risque de perdre tout contact avec le monde réel et avec un consensus de rationalité. 

 

 

LLA News

est l'aptitude de l'être humain à se déterminer librement et par lui seul, pour agir et penser. Cette notion s'oppose au déterminisme ou au fatalisme, qui affirment que sa volonté est régie par des « forces » qui l'y obligent. 

 

Publish the Menu module to "offcanvas" position. Here you can publish other modules as well.
Learn More.