L'Iran a efin répondu aux provocations répétées d'Israël par un énorme tir de missiles.
Après l'attaque terroriste israélienne à grande échelle au Liban—utilisant des pagers et talkies-walkies militarisés—et une campagne de bombardements brutale qui a laissé près de 600 Libanais morts, Netanyahu, après prononcant un discours belliqueux devant l'ONU, ordonnait une frappe de décapitation contre la direction du Hezbollah. Des F-16 israéliens ont largué 86 bombes à pénétration de bunkers de 2 000 livres sur six immeubles. Pour mettre cela en perspective, cela représente l'équivalent de deux bombes d'Hiroshima ! La première vague a effondré les bâtiments, la seconde a dégagé les débris, et la troisième a pénétré profondément dans un bunker souterrain où se tenait une réunion de haut rang du Hezbollah. Le corps de Sheikh Nasrallah a été retrouvé intact, mais il est mort du choc contondant provoqué par les explosions. Cela a été suivi d'une série de frappes brutales, principalement sur le sud du Liban, et finalement une invasion limitée de certaines parties de la région.
Le moment de l’assassinat de Sheikh Nasrallah et de la direction du Hezbollah a également fait des centaines de victimes civiles.
Hezbollah vacillait sous le coup, tandis qu'Israël se réjouissait. Les politiciens occidentaux et les médias grand public ont soutenu cette version des faits, applaudissant la destruction, tandis que le Liban déclarait trois jours de deuil.
Des débats houleux ont éclaté au Liban entre différentes factions, remettant en question le fait que le Hezbollah entraîne le Liban dans une guerre inutile. Certains critiques ont accusé l'Iran d'utiliser le Hezbollah avant de l'abandonner.
Maintenant, Bibi Netanyahu veut et a besoin d'une guerre, et il a décidé de la lancer, sûr du soutien américain.
Ni le Hezbollah ni l'Iran ne cherchaient à escalader le conflit. Le président iranien nouvellement élu, Masoud Pezeshkian, avait appelé à une "nouvelle ère de coopération" lors de son discours à l'ONU. Il n'a pas riposté après l'assassinat d'Ismail Haniyeh et a laissé la porte ouverte au dialogue avec les États-Unis. Le Sheikh Nasrallah a également retenu ses forces. Mais il faut être deux pour danser le tango, et Israël n'était pas disposé.
La frappe de décapitation a forcé la main de l'Iran. Les frappes de missiles de la nuit dernière étaient leur réponse. 180 roquettes de divers types ont été tirées sur Israël, frappant la base aérienne de Nevatim, le siège du Mossad et d'autres objectifs. Des missiles hypersoniques ont également été lancés. Des images vidéo suggèrent que la plupart des roquettes ont percé le système de défense israélien Iron Dome. Les médias israéliens atténueront probablement les dégâts infligés. Cette frappe de missiles était une réponse beaucoup plus forte que la précédente. L'Iran a indiqué que, pour eux, le message était passé, la vengeance accomplie, et l'affaire réglée.
Cependant, Israël crie vengeance, et il semble qu'ils ne s'arrêteront pas là. Le pays traverse une crise existentielle. La guerre d'Israël contre Gaza dure depuis maintenant un an, dévastant Gaza, tuant des dizaines de milliers de Palestiniens, retirant 200 000 soldats réservistes de la FDI de leurs emplois, et ternissant la réputation internationale d'Israël—alors qu'aucun des objectifs militaires n'a été atteint.
Netanyahu détourne maintenant l'attention publique de ce fiasco en créant une nouvelle crise majeure. Comme l'a dit Mike Tyson, "Tout le monde a un plan jusqu'à ce qu'ils se prennent un coup de poing en plein visage." Israël n'a pas encore affronté toute la force de combat du Hezbollah ni l'armée iranienne.
Israel's first casulty in this Lebanon war Captain-Eitan-Oster (photo-credit--SECTION-27A-COPYRIGHT-ACT)
Les soldats israéliens qui ont combattu lors de la guerre du Liban de 1982 ont décrit le combat contre le Hezbollah comme se battre contre des fantômes—ils n'ont jamais vu un seul combattant. Israël pourrait à nouveau faire face à un combat similaire. Le Hezbollah compte maintenant au moins 30 000 combattants hautement motivés, bien formés et bien équipés qui ont appris des tactiques de guerre avancées pendant la guerre en Syrie. Ce n'est pas la même force qu'Israël a affrontée en 2006 lorsqu'ils ont été expulsés du Liban.
L'Iran, une nation de 88 millions d'habitants, a une fois de plus démontré que ses missiles hypersoniques peuvent facilement percer les défenses aériennes israéliennes. C'est aussi un signal envoyé aux États-Unis, qui seront désormais plus prudents avant de déployer leur marine dans la région. Avec un Joe Biden affaibli à la Maison-Blanche, Israël semble avoir une forte influence sur le Sénat et le Congrès américains. Avec les élections de novembre qui approchent, tous les partis ont besoin du soutien de l'AIPAC et des financements des donateurs—mais ils craignent aussi un effondrement économique, notamment si le prix du pétrole atteint 90 dollars le gallon en raison de la destruction des installations pétrolières du Moyen-Orient ou du blocage du détroit d'Ormuz.
L'Iran ne veut pas la guerre, le Liban ne veut pas la guerre, et les Palestiniens ne veulent pas la guerre. L'ancienne stratégie d'Israël consistant à imposer sa volonté par la dissuasion maximale—l’idéologie du "Mur de fer" de Jabotinsky—ne fonctionne plus. Israël peut frapper ses voisins aussi fort qu'il le souhaite, mais il ne pourra pas les vaincre : ni les Palestiniens à Gaza, ni le Hezbollah au Liban, ni les Iraniens. Ce conflit pourrait déclencher une troisième guerre mondiale, avec l'Occident soutenant un fou à Jérusalem et les pays des BRICS soutenant l'Iran.
Quelle est la stratégie de sortie ?
Pour Benjamin Netanyahu, la seule option est une défaite écrasante de l'Iran. Mais il pourrait détruire toute la région et entraîner avec lui la destruction d'Israël.